Le peintre et le photographe

19 janvier 2019
L'invention et la pratique de la photographie ont bouleversé l'hégémonie de la peinture dans le monde de l'image, depuis près de deux siècles. (voir mon article précédent sur l'art contemporain où je rattachai l'essor de cette forme d'expression à l'avènement de la photographie).
Comment donc le peintre d'aujourd'hui arrive-t-il à surmonter ce déferlement d'images, véritable cataclysme planétaire, que provoque la photographie? Est-ce que le peintre peut-il encore apprendre du photographe?
A mon avis voila ce qui peut être mis au crédit du photographe:
1/le reportage continuel et permanent du photographe ou du reporter (paparazi ou non): le peintre se doit lui aussi de chercher en permanence pour trouver et poursuivre un sujet, qu'il soit personnel, actuel ou  même sensationnel 
2/l'oeil du photographe et l'objectif de son appareil photo: le peintre doit beaucoup à l'oeil du photographe pour le cadrage, la composition, l'apprentissage de la lumière et des contrastes (avec ou sans filtre), l'échelle des valeur avec plus de 50 nuances de gris...  à moins que ce ne soit le contraire et que ce soit le photographe qui soit redevable au peintre de ces qualités d'observation essentielles!
3/s'approprier Internet: quel photographe professionnel ou amateur d'aujourd'hui ne possède pas un smartphone capable de prendre des images (selfies, youtube...) et qui n'est pas capable de les diffuser instantanément à la planète entière? Le peintre d'aujourd'hui lui aussi doit s'approprier ce formidable outil de communication, et ouvrir ainsi sa propre galerie de peintures sur Internet!

En contrepartie, qu'est-ce que la peinture a de plus que la photographie et que peut-elle apporter ou non au photographe?
A mon avis:
1/une longue histoire depuis la nuit des temps et des cavernes..., que les objectifs n'ont pas fini de photographier in situ ou dans les musées et les galeries!
2/un matériel plus simple et plus économique qui peut se réduire pour le dessin au simple crayon et à une feuille de papier
3/des retouches ou repentirs illimités sur l'image bien que cet avantage soit aussi permis pour les photographies avec  l'infographie
4/ une texture, des reliefs de matière, des collages mixtes..
5/ des fresques extérieures  et de très grandes surfaces peintes
6/une meilleure conservation dans le temps du support et des matières, (sauf peut-être pour les aquarelles  aussi fragiles que des photographies sur papier) mais nombre de peintures sont indéniablement plus pérennes que les selfies!

Doisneau et l'apprentissage du dessin

17 janvier 2019,
En ce moment (du 4/12/2018 au 28/4/2019) à la Cité de la Musique à Paris, l'exposition "Doisneau et la Musique"affiche près de 200 clichés du célèbre photographe.
Rapprocher en les exposant ainsi, la musique et la photographie est assez inattendu, mais pourquoi pas? On peut souligner que ces 2 disciplines du monde de l'Art sont à la fois exigeantes, perfectionnistes mais aussi très populaires et complémentaires. C'est surtout le cinéma et la télévision  qui ont amorcé et développé ce rapprochement des sons et des images. Les opéras, les musiques de films et les comédies musicales ont aussi aidé et aident toujours à leur complémentarité.

Mais pour moi, la photographie de Robert Doisneau contribue aussi beaucoup  à l'étude et l'apprentissage du dessin en général et des modèles vivants en particulier. Pour le dessinateur novice ou bien confirmé, les sujets, les cadrages, la lumière de Doisneau sont déjà  plus qu'une invitation, une incitation au dessin de nombreuses figures humaines!
Ce photographe humoriste et plein d'humanité a su rendre immortels d' innombrables personnages (célébrités ou non), comme ces enfants de la place Hébert que j'ai dessinés d'après une de ses belles photographies.

D'après les enfants de la place Hébert par Doisneau